Elle a commencé sa carrière à cinq ans en accompagnant son célèbre père, Marcel Martel, dans des tournées qui les ont menés partout au Québec. Renée Martel est l’une des chanteuses populaires qui a le plus marqué sa génération. Vedette adulée dans les années 70 et 80, elle a su traverser les décennies, se maintenir au sommet des palmarès, vendre des milliers de disques, remporter de nombreux Félix et recevoir ainsi la consécration de ses pairs tout comme du grand public.
Derrière cette vie de rêve se cache cependant une femme fragile qui a dû lutter toute sa vie contre ses démons intérieurs. Elle a eu une enfance difficile avec un père malade qu’elle aimait et qui l’aimait, mais qui n’arrivait pas à communiquer avec elle. Elle a été victime d’un viol à 18 ans et a vécu des grossesses non désirées. Elle a par ailleurs abusé de l’alcool et des drogues douces. Tous ces drames l’ont conduite à une tentative de suicide. Au moment où les choses semblaient vouloir se replacer pour elle, elle a dû faire face à une faillite et à une nouvelle descente aux enfers, qui l’ont menée à une terrible prise de conscience : elle était alcoolique !
En 2002 après plus de 50 ans d’une carrière exceptionnelle, elle a pris le temps de se confier à son fils, Dominique Chapados, qui a écrit une biographie qui s’intitule Ma Vie, je t’aime qui est à la fois touchante et profondément sincère.
Elle ne voulait pas que ses enfants soient des vedettes comme elle en bas âge.
Son fils, Dominique, est musicien. Sa fille, Laurence, travaille à une maison de distribution de disques. «Moi, je ne voulais pas que mes enfants soient dans ce métier-là avant l’âge de 18 ans. Mon fils joue de la batterie depuis l’âge de 5 ans, mais il n’a rien fait professionnellement avant 18 ans. Je voulais qu’ils attendent d’être en âge de décider, parce que moi j’ai été une enfant qui n’a pas décidé d’être dans ce milieu-là. Par contre, je suis bien contente d’y être! Aujourd’hui, même si je ne voulais pas ça pour mes enfants, je suis heureuse d’avoir commencé aussi tôt. Quand on a 19 ou 20 ans, on ne l’est pas. A cet âge, tu es très influencé par les gens autour de toi et tu te compares à eux, tu les envies. Puis, tu finis par te rendre compte qu’eux envient ce que tu as fait depuis ton enfance. Alors j’ai fait la paix avec ça. Je ne crois pas que j’aie raté mon enfance, elle a seulement été différente de celle des autres.»